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La bataille de Pontarlier

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Du concept au concret
Sandrine vit une amitié avec Dieu, une relation qui la comble, lui apporte sécurité et équilibre. Elle est prof d’arts plastiques dans un lycée, mais pour elle, c’est bien plus qu’un gagne-pain. En effet, le destin de ses élèves et de sa ville lui tient réellement à cœur. Mais aucun manuel scolaire, aussi bien soit-il, ne pourra jamais leur transmettre cette étincelle divine qui donnera à leur vie tout son sens.
 
Alors, après mûres réflexions, elle m’appelle en renfort. Et pendant une année, chaque jour, elle demande à Dieu que mon passage puisse bouleverser positivement le train-train quotidien de Pontarlier (ça tombe bien je viens en train).
 
La mob
Le soir de mon arrivée, je remarque tout de suite les affiches de pub pour mon spectacle de samedi. Sur le coup, ça me fait plaisir… mais quand je prends conscience qu’elles sont partout, collées sur la porte de chaque commerce, alors là, ça me fait presque flipper. Même le journal et la radio locale sont sur le coup.
On établit notre QG à la cure catholique – puisqu’on y partage nos repas, tant qu’à faire… Mais je me rends compte que les principales dénominations chrétiennes de la ville sont toutes plus ou moins impliquées dans le projet et en parlent autour d’elles.
 
Le premier champ de bataille
Vendredi, je donne deux shows réservés aux élèves du lycée, dans un petit théâtre d’environ 150 places. Ça me fait une sorte de répèt’ générale pour samedi. Le matin, Sandrine et moi, on est sur place avant tout le monde. Il est tôt, mais l’adrénaline a déjà grave irrigué nos cerveaux. En attendant les lycéens devant cette salle encore vide, on ressent une angoisse qui monte et nous pousse à la prière (c’est ça ou flipper). Nous sortons et immédiatement croisons une rivière tumultueuse à proximité du bâtiment. Les mains au ciel, nous demandons à Dieu de se déverser sur les habitants de cette ville.
Si nous avions su alors ce que cette rivière allait charrier, on aurait peut-être modéré notre enthousiasme…
 
La contre-attaque 
Sur les rotules après ces deux premières représentations, j’enchaîne direct avec une séance de dédicaces dans le plus grand supermarché du coin en fin d’après-midi. Cette fois-ci tranquille, en mode décompression, je fais à peine du deux clients à l’heure. J’ai tout le temps de me remémorer la journée, il me semble que le message a fait mouche, que les jeunes ont bien croché. Satisfait du travail accompli, je m’assoupis derrière une pile de livres. A défaut d’attirer les clients, j’aurai eu au moins le mérite de les amuser.
A proximité, j’aperçois Sandrine en train de discuter avec un responsable de son école. Quand je lui demande si tout va bien, je comprends qu’il s’est passé un truc anormal. Il y a comme une ombre qui passe sur son visage, elle a la mine grave de ceux qui vont vous annoncer une mauvaise nouvelle.
– Alain, ton spectacle a déclenché une série de réactions négatives. Il a scandalisé et les religieux et les athées. Ces derniers disent qu’ils n’ont rien compris à ton message, que c’était du gros n’importe quoi !…
 
Cette nouvelle, tel un projectile de catapulte lancé par-dessus la muraille, je me la ramasse de plein fouet. Nous sommes tous les deux terrassés, écrasés, KO. Dans ma tête, je revois défiler les visages fermés des profs disséminés dans la salle de spectacles. incapables de se départir de leurs fonctions devant leur élèves pour se laisser emporter par le show, ils m’ont noté comme si je passais un examen.
 
Sur le coup, je reste sans voix, puis je me confonds en excuses, mais en vain. Le mari de Sandrine nous rejoint avec une petite cuillère (pour nous ramasser). Il fait des pieds et des mains pour nous remonter le moral autour d’une bonne pizza, mais rien n’y fait, nous restons la tête sous l’eau. On a beau s’accrocher à nos souvenirs positifs, nous sommes littéralement emportés par un raz de marée de découragement. Wow, la puissance de la critique…
Par instinct de survie, je lance une balise de secours à mon équipe de prière via WhatsApp. Je reçois aussitôt une parole qui m’empêche de sombrer :
– « Un arbre qui tombe fait plus de bruit qu’une forêt qui pousse ».
Je la saisis comme une perche puis, plus pour me persuader moi-même que par conviction, je lance :
– Restons positifs, ces critiques sont l’occasion d’améliorer le scénario ! Et demain, il n’en sera que meilleur.
 
Le creuset
Le soir, je déambule seul dans les rues de Pontarlier que l’hiver a vidées de leurs passants. J’appelle le Seigneur, je recherche Sa pensée, mais ne ressens rien en retour. Je veux bien être persécuté pour une bonne cause, mais là est-ce le cas ?… Peut-être ai-je pris trop de libertés ? Ou suis-je choquant pour rien ?… Je remets en question mon spectacle. Je demande pardon et je supplie Dieu de me montrer si je suis sur une mauvaise voie… Que faire ? Je me sens nul et sans repère. J’aurais envie d’abandonner, mais le courage me revient lorsque je me rappelle que c’est Lui-même qui m’a demandé de me lancer dans les shows.
 
La nuit, le sommeil ne veut pas de moi. De trois heures à huit heures du matin, je réécris mes sketchs. Alors que le jour lance ses premiers coups d’œil par-dessus l’horizon embrumé, je longe la rivière, encore plus déchaînée qu’hier. Je lève les yeux au ciel pour mendier un réconfort et la force me revient petit à petit. Dans ma poche, je trouve une petite Bible et c’est à travers elle que je reçois comme un SMS de Dieu pour moi qui me dit qu’Il m’aime réellement et me souhaite une bonne santé. C’est hyper-simple, voire banal, mais venant de Lui, ça me soulage tellement que j’en ai les larmes aux yeux :
– Seigneur, j’étais inquiet de ton silence d’hier… Mais maintenant, c’est reparti !
 
Le réarmement
Je retourne sur le champ de bataille, heu… au théâtre, le plus grand de la ville, où j’ai rendez-vous avec le technicien. Cette fois, je suis face à 300 sièges avec un grand balcon. Je passe la journée à revoir mon numéro.
 
Je suis juste attendu pour une dédicace dans une librairie bien en vue de la rue principale, ça me fera une pause… Mais là, personne, je suis seul à ma table de dédicace au milieu de clients cherchant leur bonheur ailleurs. Oh purée ça fait mal, ça aussi… Le gérant, roi des bons types, m’achète un livre et m’assure que ce n’est pas par pitié, mais par un réel intérêt. Je retourne à la salle un peu titubant (la contrariété, ça saoûle), m’appuyant sur Dieu pour ne pas trébucher.
 
L’ange
Morgane, une jeune spectatrice, est déjà sur place, quatre heures en avance (!). Elle m’encourage comme elle peut, me paie un sandwich à la saucisse turque qui me réchauffe non seulement l’estomac, mais aussi le cœur (ils sont assez proches l’un de l’autre dans la même cage toraxique, c’est pour ça) me conduit à un bistro pour que je puisse réécrire encore et encore mon spectacle à l’abri de la pluie. Puis elle revient de temps en temps pour voir si je vais bien, me paie un café et se retire discrètement pour me laisser écrire. Les heures s’écoulent tel un torrent en furie, je n’ai pas le temps de tout revoir que me revoilà dans les coulisses. Le théâtre est plein à craquer !
 
Le spectacle
Je pense qu’il s’agit d’une belles performances puisque le public rit à gorge déployée. Les gens sont aussi profondément touchés, des commentaires pleuvent à verse, même plusieurs jours après le show. Remise en question personnelle pour les uns, « baffe existentielle » pour d’autres, et un instant de franche rigolade après une dure semaine de travail pour tous. Mais le meilleur, c’est que selon les gens du coin, la moitié de mon auditoire entendait l’Evangile pour la première fois !
 
Le lendemain, je suis orateur dans une petite église. Pendant le culte, je ressens fortement la présence de Jésus, beaucoup sont touchés par Lui. On prie tout spécialement pour Sandrine et son mari. Leurs joues ruissellent de larmes d’émotion et de guérison. Nous remercions le Seigneur pour le retournement de situation que nous venons de vivre, et Sandrine retrouve le courage de reprendre son travail et d’affronter ses collègues après ce week-end mouvementé. Pour elle, le combat continue.
 
Retour à la caserne
Sur le quai de la gare, ma tête déborde encore de tout ce que je viens de vivre. Heureusement que ce n’est qu’une expression, car si ça faisait de vrais flots, ça emporterait tous les voyageurs autour de moi. Le train entre en gare et je me fonds dans l’anonymat des passagers. Tel une aquarelle, le gris du ciel se mélange déjà avec le noir de la nuit lorsque j’arrive à la maison.
D’autres épreuves d’envergure m’y attendent dès le lendemain (décidément, on veut ma peau !). Mais je suis ragaillardi par cette aventure, cette récente victoire est là, quelque part en moi, tel un échafaudage solide qui me tient debout.
 
Ce matin, je me suis levé à 4 heures pour marcher dans la forêt. Je demande à Dieu plus de carrure à mes épaules, car c’est Lui ma force, ce ne sont pas mes victoires! Je prie tel un aspirateur levé au ciel pour de l’inspiration en faveur de « Rendez-vous dans la forêt 3 », le livre sur lequel je bosse. J’ai la pêche, l »envie d’en découdre!  Je vais en avoir besoin car d’ici deux semaines, je repars à l’assaut d’une autre ville de France avec le même spectacle.
 
Le 17 février prochain, je serai à Pau.
http://www.auderset.com/news/papa-show-a-pau
 
Le 3 mars, en Alsace, à Volgelsheim.
http://www.auderset.com/news/le-papa-show-vogelsheim
 
Le 15 mars, ce sera « La légende de Mi » à Estavayer-Le-Lac.
http://www.auderset.com/news/la-legende-de-mi-estavayer-le-lac
 
Une offre à ne pas rater :
Le DVD de mon précédent spectacle à 1/2 prix !!!
12.- CHF (9.60 EUR) au lieu de 24.- CHF
http://www.auderset.com/shop/product.php?id_product=79#

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Abuelo Paco

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Grand-papa Paco quitte pour la première fois l’Espagne*, il vient nous visiter en Suisse.
C’est quelqu’un de paisible et de disponible. Peu importe le temps qu’il lui reste, il le partage généreusement et sans compter avec les autres. Ensemble, on a construit une cabane de rêve sur le grand chêne à côté de la maison.
Se balader avec lui au village est un réel plaisir. Le petit homme kiffe tout ce qui lui passe devant les yeux, (toute la Suisse en fait !), c’est jouissif d’être avec lui. Par-contre, il ne pipe pas un mot de français, rien, mais il n’en a absolument rien à carrer, à tel point que c’en est presque spectaculaire.
Par exemple, lorsqu’on croise un homme en train de nourrir des bégonias, géraniums ou autres carottes exotiques avec des croquettes dans son jardin (oui, je sais, on ne devrait pas donner de la viande de bœuf aux bégonias !), Paco s’approche de la clôture et lance immédiatement la conversation :
– Hola ! Mira que flores tan bonitas teneis usded !
Décontenancé, le jardinier du dimanche rétorque quelque chose du genre :
– heu… désolé, je… no comprendo
Alors mon grand-papa fait des gestes, lui montre les fleurs du jardin pour le féliciter de leur beauté, paskil les trouve (bien sûr…!) exceptionnelles. L’horticulteur en herbe, touché du compliment le gratifie d’un merci gêné, (pas besoin de savoir la langue pour comprendre un vrai merci).
Grand-papa Paco enchaîne immédiatement en parlant de plein d’autres choses (en espagnol) sans s’inquiéter moindre du monde du désarroi de son interlocuteur. Le Suisse, de nature respectueuse, se concentre pour comprendre et répondre de son mieux. Sorti de son confort convenu de non-dits un peu ennuyants, le voilà maintenant engagé dans l’aventure d’une « discussion » aux couleurs exotiques.
Je suis alors le témoin de la naissance d’un nouveau jargon qui leur est propre et qui n’appartiendra qu’à eux deux. Il est composé de mots empruntés à leurs deux langues respectives, de grands gestes proches de la chorégraphie, de paroles bégayées et de rires réciproques. Lorsque mon grand-père reprend son chemin où il l’avait laissé, les deux nouveaux potes se saluent chaleureusement l’un l’autre. Le jardinier retourne à sa terre, le nez dans ses fleurs (c’est bien connu le bégonia fait des bisous sur le nez lorsqu’on le nourrit correctement), le sourire en plus (ça a dû lui rappeler les vacances).
Il était comme ça mon grand-papa, tout le monde l’aimait (impossible de faire autrement).
 
Le plus beau cadeau de Grand-papa.
La cabane de grand-papa n’est plus.
Elle a été complètement démontée par le temps, mais elle est restée intacte dans mon souvenir. Et étrangement, malgré les années qui ont passées, la reconnaissance que j’ai eu pour ce cadeau exceptionnel habite encore en moi.
Grand-papa n’est plus non-plus
Mais il m’a laissé cette fantastique leçon de vie qui n’avait rien de scolaire en étant simplement lui-même. En le voyant, j’ai compris que le désir d’entrer en contact avec son prochain (ainsi que du suivant) est plus important que le moyen d’y parvenir. Car le manque de moyen est souvent une excuse pour ignorer que les véritables barrières sont les préjugés.
Mais le plus beau cadeau que grand-papa m’ait laissé, c’est encore une maman exceptionnelle qui n’aurait pas été la même sans lui.
 
* C’est aussi lors de ce voyage qu’il voit la mer pour la première fois.
 
Cette article en:   anglais   allemand   espagnole [:de]
Abuelo Paco
Mein Großpapa verlässt zum ersten Mal Spanien*. Er kommt, um uns in der Schweiz zu besuchen.
Er ist eine friedliche, verfügbare Person. Egal, wie viel Zeit er noch zu leben hat, er teilt diese großzügig und weitherzig mit seinen Mitmenschen. Mit ihm zusammen haben wir eine Traumbude gebaut, auf der großen Eiche, neben unserem Haus.
Es ist eine wahre Freude, mit ihm durchs Dorf spazieren zu gehen. Dieser kleine Mann hat Fun an allem, was ihm gezeigt wird (die ganze Schweiz, um ehrlich zu sein!). Es ist einfach nur geil, mit ihm unterwegs zu sein. Andererseits versteht er kein Wort Französisch, gar nix, aber es ist ihm völlig schnuppe, es ist nahezu fantastisch, wie gleichgültig es ihm ist.
Wenn wir zum Beispiel einem Menschen begegnen, der dabei ist, seine Begonien, Geranien oder ein anderes exotisches Gemüse mit irgendwelchen Kroketten zu füttern (ja, ich weiß, eigentlich sollte man den Begonien kein Rindfleisch geben!), nähert sich Paco dem Zaun und wirft ein:
– Hola ! Mira que flores tan bonitas teneis usted !
Fassungslos erwidert  der Sonntagsgärtner so was wie:
– Äh… sorry, ich … no comprendo.
Dann gestikuliert mein Großpapa, zeigt ihm die Gartenblumen, um ihn dafür zu loben, dass sie so schön geworden sind, weil er sie (selbstverständlich) außergewöhnlich schön findet. Der Hobby-Gärtner, der vom Lob gerührt ist, beehrt ihn mit einem verlegenen „Danke“ (man muss die Sprache nicht können, um einen Dank verstehen zu können).
Großpapa fährt gleich fort und redet über alles Mögliche (auf Spanisch), ohne sich im Geringsten über die Verwirrung des Gesprächspartners Gedanken zu machen. Der Schweizer ist von Natur aus immer respektvoll und versucht sich zu konzentrieren, um so gut es ihm gelingt verstehen und antworten zu können. Herausgerissen aus seinen bequemen Konventionen und aus den alltäglichen Smalltalks, ist er nun ins Abenteuer eines exotisch gefärbten Gesprächs eingebunden.
Und jetzt werde ich Zeuge eines neuen Kauderwelschs, das ihnen immer eigen ist und das nur diesen beiden Menschen gehören wird: Es besteht aus Wörtern, die den beiden jeweiligen Sprachen entnommen sind, aus großen Bewegungen, die an eine Choreografie erinnern, aus zusammengestotterten Worten und gegenseitigen Lachattacken. Wenn mein Opa seinen Weg fortführt, verabschieden die beiden neuen Freunde einander überschwänglich. Der Gärtner neigt sich wieder zur Erde und steckt die Nase in die Blumen (das weiß doch jeder: die Begonie küsst einen auf die Nase, wenn man sie richtig pflegt), mit einem Lächeln auf den Lippen (die Begegnung hat ihn bestimmt an die Ferien erinnert).
So hat sich mein Opa benommen. Jeder liebte ihn (es wäre unmöglich gewesen, ihn nicht zu lieben).
 
Das schönste Geschenk von Großpapa
Die Bude von Großpapa ist nicht mehr.
Sie wurde von der Zeit zunichtegemacht, aber in meiner Erinnerung bleibt sie intakt. Und komischerweise bin ich trotz der vergangenen Jahre für dieses außergewöhnliche Geschenk immer dankbar geblieben.
 
Großpapa ist auch nicht mehr.
Aber er hat mir diese Lektion fürs Leben hinterlassen, die alles andere als schulisch ist, weil er einfach war, wie er war. Indem ich damals zugeschaut habe, verstand ich, dass der Wunsch, seinen Mitmenschen kennenzulernen noch wichtiger ist als die Art und Weise, die man anwendet, um dies zu erreichen. Auch wenn die Fähigkeit dazu fehlt, ist dies im Grunde oft nur eine Entschuldigung für die Vorurteile, welche die eigentliche Begrenzung sind.
Aber das schönste Geschenk, das mir Großpapa hinterlassen hat, ist eine außergewöhnliche Mutti, die ohne ihn nicht dieselbe gewesen wäre.
 
* Während dieser Reise sieht er übrigens das Meer zum ersten Mal.
 
 
Dieser Artikel inFranzösisch   Englisch   Spanisch
 [:en]
Grandpa Paco leaves Spain for the first time; he comes to visit us in Switzerland.
He’s a calm, open person. It doesn’t matter how much time he has left, he shares it with others generously, selflessly. Together we built a dream tree-house in the big oak tree next to the house.
Going for a walk with him in the village is a real pleasure. This little man loves everything that passes before his eyes (the whole of Switzerland, in fact!); it’s very enjoyable being with him. However, he doesn’t speak a word of French, not the slightest thing, but he doesn’t give a hoot, so much so that it is almost something to behold.
For example, when we come across a man who is busy feeding begonias, geraniums or other exotic specimens in his garden with croquettes (yes, I know, you shouldn’t give beef to begonias!), Paco goes up to the fence and immediately starts up a conversation:
‘Hola ! Mira que flores tan bonitas teneis usted!’
Disconcerted, the amateur gardener retorts with something along the lines of:
‘Euh… sorry, I… no comprendo.’
So my grandpa gesticulates, points to the flowers in the garden to congratulate him on their beauty, ‘cos he thinks they are (of course…!) exceptional. The budding horticulturalist, touched by the compliment, gives him an embarrassed thank you (no need to know the language to understand a real thank you).
Grandpa Paco carries on straightaway, speaking about lots of other things (in Spanish) without being in the least bit bothered by the consternation of the man he is speaking to. The Swiss man, respectful by nature, concentrates in order to understand and reply as best he can. Removed from his conventional and rather tedious comfort zone of things left unsaid, there he is now, engaged in the adventure of a ‘discussion’ full of exotic colours.
So I am witness to the birth of a new kind of jargon, unique to them and which will only ever belong to them both. It’s made up of words borrowed from their two respective languages, large gestures nearing choreography, stammered phrases and reciprocal laughs. When my grandfather goes back to his walk where he left off, the two new pals warmly say and wave goodbye to each other. The gardener goes back to his plot, his nose in his flowers (it is well known that begonias kiss you on the nose if you feed them correctly), with an added smile (that must have brought back memories of his holidays).
That’s what my grandpa was like: everyone loved him (it was impossible to do otherwise).
Granddad’s loveliest present
Granddad’s tree-house is no more.
It was completely dismantled over time, but it has remained intact in my memory. And, strangely, despite the years that have gone by, the gratitude that I had for that exceptional present still lives in me.
Granddad is no more, either
But he left me this fantastic lesson of life, which had nothing to do with school, by simply being himself. Watching him, I understood that the desire to enter into contact with your neighbour (as well as with those who live further away) is more important than the means of achieving it. Because a lack of means is often an excuse for not facing up to the fact that the real barriers are prejudices.
But the loveliest present that my granddad left me is, even more, an exceptional mother, who would not have been the same without him.
 
* It’s on this trip that he also sees the sea for the first time.
 
This article in: French   Spanich   German[:es]
El abuelo Paco deja España por primera vez *, viene a visitarnos a Suiza.
Es alguien apacible y disponible. No importa cuánto tiempo le quede, lo comparte generosamente con los demas, sin contar. Juntos, construimos una cabaña de ensueño en el gran roble al lado de la casa. Pasear con él en el pueblo es un verdadero placer. Al hombrecito le mola todo lo que se le presenta por delante (¡Suiza entera, de hecho!), es agradable estar con él. En cambio, no habla ni una palabra de francés, nada, pero no tiene absolutamente nada que cuadrar, tanto que eso es casi espectacular.
Por ejemplo, cuando nos cruzamos con un hombre que alimenta begonias, geranios u otras zanahorias exóticas con croquetas en su jardín (sí, lo sé, ¡no deberíamos darle carne de buey a las begonias!), Paco se acerca a la cerca e inmediatamente comienza la conversación:
– ¡Hola! ¡Mira que flores tan bonitas tiene usted!
Desconcertado, el jardinero de domingo replica algo así como:
– Uhm… lo siento, yo… no entiendo.
Entonces mi abuelo hace gestos, le muestra las flores del jardín para felicitarlo por su belleza, porque las encuentra (¡claro que sí!) excepcionales. El horticultor en ciernes, tocado por el cumplido lo gratifica con un agradecimiento avergonzado, (sin necesidad de conocer el idioma para comprender un verdadero agradecimiento).
El abuelo Paco inmediatamente continúa hablando de muchas otras cosas (en español) sin preocuparse lo más mínimo por la angustia de su interlocutor. El suizo, de naturaleza respetuosa, se centra en comprender y responder de la mejor manera posible. Fuera ya de sus comodidades convencionales y de los tediosos no dichos, ahora está inmerso en la aventura de una « discusión » con colores exóticos.
Soy yo entonces, el testigo del nacimiento de una nueva jerga propia y que solo les pertenecerá a ellos dos. Se compone de palabras tomadas de sus respectivos idiomas, grandes gestos cercanos a la coreografía, palabras tartamudeadas y risa recíproca. Cuando mi abuelo vuelve a retomar el camino donde lo dejó, los dos nuevos amigos se saludan cordialmente. El jardinero regresa a su tierra, la nariz en sus flores (es bien sabido que las begonias,  cuando son alimentadas adecuadamente, dan besos en la nariz), con una sonrisa a mayores (debe haberle recordado las vacaciones).
Era así mi abuelo, todos lo amaban (imposible no hacerlo).
El mejor regalo del Abuelo.
La cabaña del abuelo ya no está.
Fue completamente desmantelada por el tiempo, pero permaneció intacta en mi memoria. Y, curiosamente, a pesar de los años que han transcurrido, la gratitud que recibí por este regalo excepcional aún vive en mí.
El abuelo ya tampoco está
Pero él me dejó esta fantástica lección de vida que no era académica, solo ser él mismo. Al verlo, me di cuenta de que el deseo de estar en contacto con el prójimo (y con el siguiente) es más importante que la forma de lograrlo. Porque la falta de medios es a menudo una excusa para ignorar que las barreras reales son los prejuicios.
Pero el mayor regalo que el abuelo me dio es una madre excepcional que no hubiera sido la misma sin él.
 
* También es durante este viaje que ve el mar por primera vez.
 
Este artículo en:  francés   alemán   Inglés

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Les noix de cajou

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Meilleur ami

Jésus est incontestablement mon meilleur Ami. Bien qu’invisible, Il est la personne avec qui je partage le plus de temps de qualité dans une journée.
Mon deuxième meilleur ami a longtemps été Benjamin, mon fils*.
Je ne sais pas si c’est normal pour un adulte d’être ainsi pote avec un enfant…? (avec ce que j’ai dit précédemment, on est plus à ça près!). Mais c’est comme ça, on aime passer du temps ensemble, aller à la piscine, se donner des coups de mains, parler de nos rêves, en avoir en commun, rire, regarder des dessins animés et faire les devoirs ensemble qui finissent souvent en pire déconne (surtout avec les cours d’allemand quand j’imite le chef de Gestapo mytho).
* A différents moments de vie, j’ai aussi vécu cela avec chacun de mes 4 enfants.
 
La porte de la chambre
Insidieusement, une petite distance s’est installée entre nous. Lui qui me disait tout a commencé à se lancer dans des projets perso sans m’en parler, à avoir des secrets.
Que se passe-t-il? Aïe, j’ai dû dire ou faire un truc qui l’a blessé sans m’en rendre compte?! Mais quand je lui demande, il me répond d’un air détaché :
– Tout va bien, t’inquiète…!
Quatre mots qui closent la conversation et me voilà sur le pas de la porte de sa vie privée. Je n’insiste pas, mais je crois bien qu’il a contracté l’adolescence et ça m’inquiète grave… C’est terrible, ça peut le rendre définitivement adulte! (genre à mettre des cravates, à me transmettre des salutations distinguées et à trouver ringard les batailles de coussins!?)…
Lorsque je m’en ouvre à sa maman, elle me dit :
- Mais voyons Alain, c’est normal, c’est le cycle de la vie, il te reviendra…
Pfff… je le savais déjà en fait, mais c’est trop nul qu’elle ait raison, alors je m’en fais une aussi.
Nouveau régime

Relativiser (don’t worry, easy man!), c’est ma nouvelle résolution, mais chaque fois que je décèle une ombre sur l’expression du visage de Benjamin, celle-ci passe immédiatement sur le mien. L’imaginer seul dans une épreuve quelle qu’elle soit me tord les entrailles (c’est un comble, c’est lui qui rentre dans l’adolescence, mais c’est moi qui fait la crise!). Je me glisse alors le plus naturellement possible dans le salon où ma femme se mate une émission pour filles totalement dénuée de bon sens. Je fais semblant de regarder un bout d’émission (mais je ne vais pas tenir longtemps car ça parle de bébés, de look, de se faire belle, de déco**… au secours!), puis discrètement (et surtout subtilement* »), j’essaie de lui soutirer quelques infos sur notre fils (je vous rappelle qu’elle sait tout!). Car, si je respecte sa distance, mon amour pour lui reste intact et je me sens proche de lui comme au premier jour.
Le soir, je frappe à la porte de sa chambre et, l’air de rien, je prends la température de sa journée, remarque son nouveau jeu d’ordi (oooooh trop cool, y a des épées laser!)… mais avant que ça ne ressemble à un interrogatoire de police, je prétexte une activité qui m’attend ailleurs en lui précisant bien que, s’il y a quoi que ce soit qui arrive, je suis dans le coin… et je vais ranger la cuisine (ma femme dirait plutôt que je déplace des objets au mauvais endroit).
*ni même, ne serait-ce un petit vaisseau de reconnaissance, ou une petite baston de bistro intergalactique! ça me dépasse!)
**mais oui, c’est possible!
 
Les noix de cajou
Benjamin aime les noix de cajou. C’est une espèce de noisette d’indiens des îles tellement chère, qu’à mon avis le type qui les ramène sous nos latitudes doit le faire à la nage. Lorsque tout le monde a déserté la maison et qu’il ne reste plus que moi, je cours vers ma petite cachette en-dessous des manteaux (mais ne le dites à personne!) où j’avais dissimulé le paquet de noix de cajou que j’avais acheté la veille. Je choisis le verre le plus mignon de la cuisine (ach, j’aurai dû mieux écouter l’émission de déco!) et le remplis du précieux ingrédient. Ensuite, j’ai beau savoir qu’il n’y a personne en la demeure, je regarde à gauche et à droite avant de rentrer dans la chambre de mon fils et dépose mon présent dans un coin discret de son bureau. Et ni vu ni connu, je m’en vais.
Je ne sais pas s’il réalisera que c’est une marque d’affection pour lui ou simplement se dira :
- Tiens? Des noix de cajou, trop bien!
Et qu’il les avalera aussi sec, sans réfléchir plus loin. Mais m’imaginer sa joie pour ce petit rien, comble la mienne.
La réponse

Mon petit ami me manque… Alors je vais voir Celui qui me reste.
En me baladant avec Dieu dans la forêt, je lui parle de tout cela (bah, de toute façon, il aurait fini par deviner)… Il ne me répond rien, et c’est alors moi qui devine que cette histoire fait écho en Lui. Il est Papa lui aussi, notre Papa.
En y repensant, je réalise que nos églises – notre monde est plein d’adolescents de tous âges – sont dans la même situation que moi et mon fils. Une grande majorité d’enfants qui, malgré leur titre de « croyants » ou de « personnes ouvertes » gardent leur distance. Du coup, j’ai un peu de peine pour Lui (c’est permis ça? Je veux dire, d’avoir de la peine pour Dieu?!)…
Ne nous sommes-nous pas souvent enfermés dans notre vie comme un ado dans sa chambre, (pré)occupés par nos activités, notre travail, nos amours, toutes ces stratégies si importantes à nos yeux, sans jamais réaliser que tout ça c’est souvent aussi virtuel qu’un jeu vidéo? Il ne nous restera pas grand chose (pour ne pas dire rien) de tout ça au moment de notre grand départ!!
Toc! Toc!

Il a fallu quelques balades en forêt, avant que je ne saisisse pleinement le sentiment du cœur de mon interlocuteur des bois. Un je ne sais quoi qui refuse la fatalité me poussant à retourner à frapper à la porte de la chambre de mon fils.
Ça a beau être mon garçon, cette fois au seuil de sa chambre, j’entends mon cœur battre la chamade encore plus fort que ma main sur sa porte. Avec beaucoup d’effort pour que ce soit le moins bizarrement possible, je lui explique ce que vous venez de lire et il m’écoute. On n’a pas pris de grandes résolutions, juste parlé…
Depuis on s’est maté plusieurs saisons d’une série qu’on kiffe tous les deux. Benjamin m’a montré ses dessins en cours (super doué le petit* gars!). Avec son grand frère on a décidé qu’on se ferait une soirée jeux vidéo, un super truc avec des graphismes de ouf (hein? Oui madame, une sorte de « déco », pourquoi…?!) et des combats (enfin!!)… Et cette semaine, accompagnés de quelques autres copains à nous, on va voir le dernier « Guerre des étoiles ». Tiens, c’est étrange : aucune fille n’a voulu venir avec nous (y paraît que pour elles, ça manque de bon sens…)?! Bref, on s’est rapproché.
Nos vies se réaménagent. Ça bouge tout le temps la vie, et ça peut faire peur. Mais, quelque part, il n’y a que quand on est mort que ça ne bouge plus. Parfois ça prend du temps, mais toutes les choses qui s’installent entre nous et nos proches peuvent être déplacés avec l’aide de Papa. C’est le Roi des déménageurs!!
*Euh… c’est moi le petit maintenant!
 
La chasse au trésor
Je pars à la découverte des noix de cajou que Dieu m’a laissées sur le bureau du quotidien de ma vie. Mais oui, vous les avez déjà remarquées vous aussi: ce sont ces petits riens insignifiants: ce rayon de soleil, ce furtif regard plein de considération, ce répit dans nos problèmes de santé, ce sms sympa, cette pause, ce sourire d’une inconnue, cette douce odeur de café du matin, (cette panne de télé inespérée quand c’est ta femme qui regarde), ce chant d’oiseau quand y a trop de silence, cette musique, ce manga trop cool, etc. Tous ces petits riens insignifiants qui nous rappellent qu’il fait bon vivre… et qu’on ne remarque que lorsqu’on en est privé. Je dirais même plus que… Ah? Ça a toqué à la porte de votre cœur là, non?!
Je crois bien que c’est Papa…
Bon, alors je vous laisse en cette fin d’année avec cet histoire qui très probablement vous concerne directement, c’est mon cadeau (ça m’a vraiment pris beaucoup de temps pour l’écrire…)
Je vous souhaite une bonne réconciliation (vous me raconterez)…!!
 
Quelques news de ouf
Youtube
Un grand événement pour l’atelier, voilà plus d’un an qu’on y travaille avec le coeur, les tripes (et un peu les mains aussi) à l’adaptation de la BD sans parole
https://www.youtube.com/watch?v=4JdQlSvh1NM&t=18s
Merci de prier pour que ça touche beaucoup de gens,
A partager autour de vous dans ce but!!
 
Visite en prison :
En arrivant, j’ai vu des gars méfiants qui n’ont pas envie qu’on leur raconte des salades, qui ont mangé des difficultés dans la vie, qui ont le cœur durci pour ne plus avoir mal.
Mais en partant, j’ai serré des mains fermes, fixé des regards sans détour. J’ai pris dans mes bras des gars émus aux yeux humides mais plissés par une joie réelle. Des gaillards touchés de savoir que Dieu tient à eux et qu’il existe pour leur avenir un espoir…
Légende de MI :
J’ai raconté plusieurs fois ce conte que j’ai reçu lors d’une balade en forêt.
Je suis impressionné du nombre de non-croyants, musulmans et même de chrétiens qui ont été touchés aux larmes… Il y a même eu des guérisons miraculeuses !!!
J’engage :
Une secretaire de direction, à temps partiel, 22.- CHF de l’heure.
Je loue :
2 chambres rénovées dans ma maison, avec salon, cuisine, salle de bain, et des amis (c’est une expérience à vivre!)
La petite    200.- CHF/mois
La grande  400.-CHF/mois
Goodies
Avez-vous bien reçu les goodies que vous avez commandés lors de la recherche de fonds pour la dernière BD? Merci de signaler s’il devait y avoir un oubli….
Programme vite fait :
Le week-end du 13 janvier, à PAU
je jouerai mon « papashow » dans une salle de spectacle.
Le week-end du 20, à Pontarlier
et avant dans les écoles (lycée) et je dédicacerais dans l’HyperU et en librairie.
http://www.auderset.com/news/le-papa-show-a-pontarlier
Le 3 février, je serai sur Fribourg.
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La bénédiction du touriste…!

[:fr]
Bosser en mode « vacances ».
Je me retire 10 jours chez mes parents en Espagne (loin des tumultes de mon atelier et de son souci de fonctionnement qui me pèsent lourds ces temps-ci), pour rechercher calme et inspiration. Ça fait très longtemps que mon corps réclame des vacances. Je me réjouis tellement de ce temps où je vais pouvoir vous écrire librement… Ok, je réponds quand-même à mes e-mails, console des gens en pleurs au téléphone, prie pour eux, résous des crises à distance, mais quand j’écris sur des terrasses ensoleillées (un soleil assez fort pour qu’il se sente dans mes textes) et que Mark Knopfler avec la chaleur du son de sa guitare bienveillante me tiennent compagnie (heu…dans mon casque !)…je suis bien. Le soir, je dessine dans le salon à proximité de mes parents et de leur conversation. J’ai aussi trouvé un coin de terre désertique, avec des cactus, des buissons, qui dérangent personne où je joue de la guitare de tout mon saoul, (la musique me rend un peu pompette, j’aime bien ! ) et là aussi, je profite des derniers rayons du soleil, comme un fruit qu’on presse jusqu’à la dernière goutte…. mais tout ça en mode vacances évidemment…voilà (hum…oui, oui, je sais, ce n’est pas vraim…mais bon!)
 
Bénir !
Je commence la journée en marchant pied nu sur le sable, devant cette mer infinie qui s’arrête et repart constamment à mes pieds. Ha ! et ce soleil… je m’en nourris carrément! Je n’en finis pas de remplir mes yeux de ce spectacle grandiose de ouf, et une fois que le coeur m’en déborde, je m’assois à une table de terrasse et vous écris pour que rien ne se perde.
Le soir, je kiffe de me balader seul avec Dieu dans les rues désertes de la banlieue où nous vivons. J’observe et apprécie le calme de la nuit. Je bénis* ce pays, je bénis cette terre d’Espagne sur laquelle je pose mes pieds (j’en ai que deux, mais c’est déjà un bon début) et où il fait toujours grand soleil… je bénis ses habitants et je bénis ceux qui ne font que de passer…
 
Le jour de pluie
Ces temps ont vite passé, mais heureusement pour moi, j’ai appris (et ré-apprends encore et encore) à vivre au présent, ne permettant ni au passé, ni au futur de me le gâcher (en regrets ou en inquiétudes). En revenant de la ville, je repense à ces quelques jours privilégiés :
– Merci Seigneur pour ce temps ici…mais bon, c’est tout de même dommage qu’hier il a plu (c’était marrant, il y avait tellement d’eau que les bords de routes avaient des allures de rivières !) mais tranquille, c’est cool, le soleil est de retour maintenant….
Le Seigneur m’a répondu dans une pensée (oui, je lui ai donné tous les codes d’accès) :
– C’est toi le responsable de cette pluie, Alain.
– Hein quoi ? Pourq…mais je n’ai rien fait !
– N’as-tu pas béni cette terre?
– ….!!
Comme souvent, quand Jésus me dit quelque chose, un pan d’idées reçues s’effondre, agrandissant du même coup mon horizon. Je me remémore alors les paroles de mon père le jour de mon arrivée :
– Ca fait longtemps qu’il n’a pas plu ici, c’est pas facile pour les paysans du coin.
Mais moi, tellement « mode touriste », je n’ai entendu que ce qui m’intéressait :
– yesss du soleil !
C’est un peu perturbant de réaliser que lorsqu’on bénit, ce bien une fois manifeste, n’a pas toujours les apparences qu’on s’imaginait…
– Merci Jésus mon Ami si discret et si présent à la fois, tu m’épateras donc toujours… j’aime trop ta compagnie.
 
*) bénir : dire, souhaiter du bien au point qu’il arrive vraiment…
 
PS : Au moment où vous lirez ce message, je serai déjà de retour…. Dimanche, je parle à Genève et à Lausanne.
A+
Programme de ces jours pour rencontrer Alain avant Noël : http://www.auderset.com/news/programme-dalain-avant-noel
 
J’ai reçu un courrier étonnant: L’oubli de Rachna http://www.auderset.com/blog/loubli-de-rachna
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L'oubli de Rachna

[:fr]
L’oubli de Rachna
Extrait d’un courrier que l’on m’a transmis.
… Je voulais vous dire que j’ai été touchée par l’émission de « Prières inspirées »  d’aujourd’hui et tout particulièrement par ce que notre frère Alain m’a fait revivre. Une chose que j’avais déjà vécu avec Jésus, mais que malheureusement, j’avais mis de côté.
A l’âge de 9 ans, Dieu m’a ressuscité des morts en me faisant sortir du coma. Voilà ce que j’ai vécu avant de retourner à la vie :
Jésus me tenait par la main, nous marchions tranquillement. Je ne sais pas comment vous l’expliquer, mais j’étais bien, si contente de m’en aller avec lui ! Nous nous sommes ensuite arrêtés devant une grande porte (comme celle d’une ferme). Jésus s’est abaissé à ma hauteur. Je le regardais sans ouvrir la bouche. De sa voix douce, il m’a dit alors :
-Tu dois retourner, parce-que ta maman pleure trop…
 
J’étais, je suis et je serai toujours reconnaissante de ce qu’il a fait pour moi. Mais avec le temps j’ai oublié ce moment de ma vie. J’ai oublié que, sans rien lui demander, il m’a redonné la vie… J’ai oublié comment, il m’a pris par la main pour me rassurer comme un ami et qu’il s’est abaissé à mon niveau pour mieux me voir…
Aujourd’hui en entendant Alain partager son message, ce souvenir oublié m’est revenu, il s’est mis à tourner dans ma tête comme un film. Je tombe à genoux, avec un cœur de repentance, je demande pardon à Jésus d’avoir oublié ces choses glorieuses que j’ai eu la chance de vivre avec lui…
 
Pour voir la vidéo* dont parle Rachna … http://www.auderset.com/medias/tv/entretien-sur-prieres-inspiree
*(Dieu est-il vraiment un ami pour toi ?)

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Les feuilles du bonheur

[:fr]Les feuilles du bonheur
Aujourd’hui je traverse la forêt et c’est WOW!
Les feuilles dansent devant moi.
j’ai l’impression d’être un chef de guerre rentrant victorieux de ses batailles et accueilli avec des confettis… lol!
Non sérieux, ça a quelque chose d’émouvant… car ces feuilles ne tomberont qu’une seule fois! et c’est moi qui les aient vues… chaque instant de qualité dans nos vies est unique aussi, elles ne seront Jamais identiques:
les regretter te tue, mais les kiffer aux présent te rends vivant.
(Là!!! Maintenant, juste là! regarde autour de toi examine les beaux côté de ta situation, c’est peut-être un aussi un de ces moments!)
Le cheval glorieux
Au sommet de la forêt, sur mon chemin. Je croise un cheval noir fougueux vraiment ma-gni-fi-que! Je ne peux m’empêcher d’en faire part à sa cavalière. Elle ne fait qu’un avec son destrier, et a quelque chose de digne, franchement c’est si beau.
Elle me répond un accent de paysan du coin:
-Oui, oui, il est beau, mais kesk’il est con!
 
 
 [:de]Les feuilles du bonheur
Aujourd’hui je traverse la forêt et c’est WOW!
Les feuilles dansent devant moi.
j’ai l’impression d’être un chef de guerre rentrant victorieux de ses batailles et accueilli avec des confettis… lol!
Non sérieux, ça a quelque chose d’émouvant… car ces feuilles ne tomberont qu’une seule fois! et c’est moi qui les aient vues… chaque instant de qualité dans nos vies est unique aussi, elles ne seront Jamais identiques:
les regretter te tue, mais les kiffer aux présent te rends vivant.
(Là!!! Maintenant, juste là! regarde autour de toi examine les beaux côté de ta situation, c’est peut-être un aussi un de ces moments!)
Le cheval glorieux
Au sommet de la forêt, sur mon chemin. Je croise un cheval noir fougueux vraiment ma-gni-fi-que! Je ne peux m’empêcher d’en faire part à sa cavalière. Elle ne fait qu’un avec son destrier, et a quelque chose de digne, franchement c’est si beau.
Elle me répond un accent de paysan du coin:
-Oui, oui, il est beau, mais kesk’il est con!
[:en]Les feuilles du bonheur
Aujourd’hui je traverse la forêt et c’est WOW!
Les feuilles dansent devant moi.
j’ai l’impression d’être un chef de guerre rentrant victorieux de ses batailles et accueilli avec des confettis… lol!
Non sérieux, ça a quelque chose d’émouvant… car ces feuilles ne tomberont qu’une seule fois! et c’est moi qui les aient vues… chaque instant de qualité dans nos vies est unique aussi, elles ne seront Jamais identiques:
les regretter te tue, mais les kiffer aux présent te rends vivant.
(Là!!! Maintenant, juste là! regarde autour de toi examine les beaux côté de ta situation, c’est peut-être un aussi un de ces moments!)
Le cheval glorieux
Au sommet de la forêt, sur mon chemin. Je croise un cheval noir fougueux vraiment ma-gni-fi-que! Je ne peux m’empêcher d’en faire part à sa cavalière. Elle ne fait qu’un avec son destrier, et a quelque chose de digne, franchement c’est si beau.
Elle me répond un accent de paysan du coin:
-Oui, oui, il est beau, mais kesk’il est con!
[:es]Les feuilles du bonheur
Aujourd’hui je traverse la forêt et c’est WOW!
Les feuilles dansent devant moi.
j’ai l’impression d’être un chef de guerre rentrant victorieux de ses batailles et accueilli avec des confettis… lol!
Non sérieux, ça a quelque chose d’émouvant… car ces feuilles ne tomberont qu’une seule fois! et c’est moi qui les aient vues… chaque instant de qualité dans nos vies est unique aussi, elles ne seront Jamais identiques:
les regretter te tue, mais les kiffer aux présent te rends vivant.
(Là!!! Maintenant, juste là! regarde autour de toi examine les beaux côté de ta situation, c’est peut-être un aussi un de ces moments!)
Le cheval glorieux
Au sommet de la forêt, sur mon chemin. Je croise un cheval noir fougueux vraiment ma-gni-fi-que! Je ne peux m’empêcher d’en faire part à sa cavalière. Elle ne fait qu’un avec son destrier, et a quelque chose de digne, franchement c’est si beau.
Elle me répond un accent de paysan du coin:
-Oui, oui, il est beau, mais kesk’il est con!
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Courrier d'Hélène

[:fr]
 
Une fois de plus j’ai reçu une lettre qui me laisse admiratif de ce qui se passe dans la prison que j’ai visitée il y a peu…. je vous laisse découvrir.
Merci d’avoir une pensée pour ces détenus qui même entre 4 murs font beaucoup de chemin….
 
Bonjour Alain,
Je suis une amie de Marc-Etienne et de Brice (l’aumônier principal).
Je suis visiteuse à la prison depuis 10 ans et suis très motivée dans cette mission pas toujours facile il est vrai mais combien enrichissante.
Je suis témoin que tes livres font fureur actuellement. Il m’arrive même d’en offrir. C’est génial.
Je suis touchée d’entendre les détenus me parler de tes livres. Ce sont pour moi des supers sujets de discussions lors de nos rencontres hebdomadaires. Car ce ne sont pas que des mots ou des dessins qu’ils y trouvent mais une puissance divine qui jaillit de ces lectures. Ils reconnaissent que Jésus est vraiment ton ami et sont émerveillés et cela leur fait envie.
Cette semaine lors de mes visites un détenu qui n’aime pas lire, qui n’a pas une bonne vue, s’est mis à lire le livre que je lui avais remis la semaine dernière « rendez-vous dans la forêt » et il m’a dit :
– j’ai hâte d’arriver à la fin du livre ; mon co-détenu qui ne veut pas entendre parler de Dieu m’a demandé de le lui prêter et nous le lisons à tour de rôle dans la cellule !
merveilleux non ? Je vais donc leur en faire passer un autre exemplaire.
Un autre détenu attaque la 4ème lecture du même livre que Brice lui avait offert.
Tes livres me touchent et m’interpellent moi-aussi, pourtant chrétienne depuis beaucoup d’années. Je t’avoue que ce qui me fait le plus de bien c’est qu’ils m’encouragent à faire tomber encore et encore tous les codes « religieux » inscrits dans mon héritage d’éducation spirituelle pour me sentir encore plus proche du Divin et l’écouter. Alors merci !
J’avais envie de te partager ce simple témoignage en signe d’encouragement pour ton ministère et j’en profite pour rendre toute la gloire à notre Grand Dieu Sauveur.
Que Dieu te protège et te bénisse ainsi que ceux qui te sont chers.
A bientôt peut être si tu reviens
Amitiés fraternelles,
Hélène[:]

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Rendez-vous avec les prisonniers

[:fr]
Rencontre dans une clairière
J’accompagne la petite équipe de tournage de FR2 dans l’intimité de ma vaste forêt, où j’ai rendez-vous quotidiennement avec Dieu. La caméra, l’écran de contrôle de la réalisatrice, le perchman qui m’accompagnent sont les yeux de plusieurs milliers de gens qui bientôt me verront.
Un tel équipage est inhabituel ici, mais ces lieux n’ont de sauvages que le nom car il n’y a pas plus tolérant que la nature qui accueille tout le monde, même ceux qui la piétinent. Nous sommes assis au centre d’une clairière grandiose, baignée des rayons de l’aurore. Le paysage est magnifiquement assorti avec le sujet de l’entretien, puisqu’on y parle essentiellement de mon Ami, le Créateur de ces lieux. Et aujourd’hui, il a rendez-vous avec eux, je le vois dans leurs yeux ainsi que dans leurs mots qui ont de la difficulté à se matérialiser en mots. Lorsque nous retournons à pied sur le chemin de l’atelier, le Seigneur me pousse discrètement vers la réalisatrice Amalia, je m’approche doucement, nous parlons, elle pleure… et c’est dans une prière toute simple, qu’elle donne sa vie à Jésus…
 
Ca ne mange pas de pain !
Demain, je pars à la rencontre des deux détenus qui ont réussi à me toucher par leur courrier (un petit voyage de 9h de route). Je serai accompagné de l’équipe de tournage de FR2 désireuse de vivre ce moment avec moi. Mais la veille du départ, le centre pénitentiaire nous annonce que je pourrai rencontrer 3 autres prisonniers, mais en aucun cas mes correspondants car le juge d’instruction leur a catégoriquement refusé le droit de visite. Amalia, la mine déconfite, s’exclame:
– C’est mort!
Je ne me laisse pas démonter et lui propose de nous adresser directement à Dieu (c’est vrai quoi, pourquoi nous adresser à des sous-fifres ?!) :
– Seigneur, le Directeur des directeurs, c’est toi, accordes-nous la faveur de cette visite.
Amalia, m’observe incrédule:
– C’est impossible voyons! Mais, hum… prier, ça ne mange pas de pain…!
 
A deux pas…
C’est une matinée glissant dans le temps aussi légèrement qu’un sous-vêtement en dentelle sur la peau douce et bronzée d’une jeune demoiselle (Autrement dit : y fait bon quoi!). L’aube s’est à peine revêtue de la suite de la journée, que déjà quelque chose détonne avec l’ambiance. Trois personnes mécontentes haussent la voix et trépignent devant l’entrée de la prison. Je ne sais pourquoi elles désirent autant d’attention, mais la tension et la frustration des contestataires est d’autant plus exacerbée que l’ombre du gardien abrité derrière la sombre vitre blindée est totalement inaccessible à leur revendication.
A aucun moment, ils ne remarquent le personnage qui les observe en silence campé à deux pas derrière eux. L’homme se tient à proximité de la porte principale. Cette dernière est tellement ouverte, que pour une prison, s’en est indécent. Dire qu’il n’est autre que le directeur des lieux*, probablement la personne la plus habilitée à accéder à leurs demandes.
* Il venait de nous saluer, et l’aumônier m’a confié, ne l’avoir jamais vu en d’aussi bonne disposition.
Cette scénette illustre à merveille le drame de nos contemporains. Ils cherchent de la mauvaise manière et au mauvais endroit l’attention qui leur fait défaut… et pourtant, juste derrière eux, Dieu, l’Amour des amours est là… Mais trop préoccupés à chercher de la reconnaissance ailleurs, ils passent à côté.
Et toi? (je tutoie pour faire plus cash!)
Sois franc avec toi-même (accorde-toi cette faveur) : c’est où que tu cherches vraiment? (avant de répondre, déposes le dossier mental des réponses toutes faites qui s’ouvrent machinalement)(et vlan!)
L’envolée des prisonniers
Le pénitencier est digne d’un film Hollywoodien : le fossé tout autour du périmètre de l’établissement, la hauteur démesurée des murs finissant en barbelés, les miradors, les caméras, les alarmes et gardiens omniprésents, tout y est ! Chaque 3 mètres, un Xème contrôle de sécurité et une nouvelle porte blindée. Mais peu m’importe, je suis occupé avec les mélodies de ma guitare (oui, j’ai pris ma gratte avec moi) et je joue librement. Cet instrument arrête le temps et a l’étrange pouvoir de dessiner des sourires sur le visage des matons. L’équipe que nous sommes a quelque chose d’insolite en ce lieu. Nous débouchons dans la cour intérieure. Ici, même le ciel est grillagé de fils métalliques (c’est pour empêcher les prisonnier de s’envoler !). Sous l’inspiration du moment, je lance une série d’accords flamencos, auxquels répondent spontanément plusieurs voix viriles :
– Olé !
Je me retourne et découvre qu’en face de moi, une foule de détenus agglutinés à leur fenêtre de cellule m’écoute attentivement. Embarqué par l’enthousiasme ambiant, je joue de plus belle, ponctuant mes envolées lyriques de :
– Vamos! Arriva!
La visite
Sachant l’échange avec les 3 détenus rare, nous ne badinons pas avec des politesses superficielles, les gars avaient eux aussi tous lu des pages de « Rendez-vous dans la forêt » et nos discutions près du cœur sont aussi profondes qu’une forêt puisse l’être.
En fin de séance, surprise ! Michel et Jean-Michel se pointent ! Amalia n’en croit pas ses yeux. Le moment est intense. Comme de vieux copains, nous nous prenons dans les bras. Je ne fais rien de spécial, je suis juste présent devant eux et ce qui m’épate le plus, c’est que se soit suffisant pour les rebooster au max.
Ils me décrivent le feu et l’espoir qui les habitent maintenant, ainsi que leur désir de le partager avec les autres détenus…Tous me racontent leur bonheur d’avoir un moment d’exception dans leur semaine : un culte chaque dimanche ! Ils sont prisonniers, mais débordent d’espoir et d’enthousiasme, ils ont l’air d’être plus libres, que bien des gens au dehors….
 
Je retournerai les voir en décembre (lorsqu’il fera froid)
 
sur ces deux liens je vous relates mes aventures sur Paris :
http://www.auderset.com/blog/gladiator
http://www.auderset.com/blog/perdu-et-trouve-a-paris
 http://www.auderset.com/blog/photos-souvenir-de-paris
Recherche de fonds
Merci à tous! On a réussi à réunir les fonds pour la sortie de la BD :
Elle se termine  aujourd’hui ! C’est le dernier moment pour profiter des goodies exclusifs) https://www.indiegogo.com/projects/azvaltya-la-nouvelle-bd-d-alain-auderset-comic-community#/
Venez fêter la sortie du livre le 28 avec nous ! Il y aura des concerts et du miam-miam !
Plus d’infos ici : http://www.auderset.com/news/vernissage-de-la-nouvelle-bd-azvaltya
 
Mon programme ces prochains jours
(merci à ceux me soutiennent par la prière… J’EN AI BESOIN!)
Jem qui débarque, puis y aura Zurich, Yverdon, Fr2 et Fête pour la sortie de la nouvelle BD ! précisions ici: http://www.auderset.com/news/programme-octobre-2017-la-suite[:]

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Photos souvenir de Paris

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porte-plume d’un écrivain de polard

pendant que je suis à Paris, une bénévole s’occupe d’envoyer les « early biird » (goodies de la recherche de fonds)

Les bénévoles de l’atelier ne font pas que bosser, ils savent comment passer du bon temps…

Ces 2 bénévoles s’entendent super bien!

Sur le chemin de Paris: Chatillons sur Chalarone

Salon du livre de Rambouillet

Salon du livre de Rambouillet avec Auderset qui ne peut pas s’empêcher de gratter (chatouiller) l’ambiance

Je loges chez différentes personnes et je trouve mes dessins sur leur murs!! ça fait trop plaisir!

 


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